Mentionnée pour la première fois au XI° siècle, l’église Saint-Pierre est le plus ancien monument de Royan, mais également celui qui a subi les plus grandes vicissitudes au cours du temps. Située au beau milieu d’un quartier qui a longtemps été considéré comme un petit Montmartre, elle a eu l’illustre honneur d’être couchée sur la toile par le peintre Maurice Utrillo. Son noyau roman, qui formait, à l’origine, une croix latine dotée d’un clocher surmontant le bras de transept sud, sous lequel se glisse une spectaculaire crypte ossuaire, a été modifié à différentes reprises. Au XIV° siècle, tout d’abord, quand le bras de transept nord a été agrandi pour devenir une chapelle voûtée de deux croisées d’ogives ; durant les guerres de religion, ensuite, lorsque les protestants ont abattu la nef ; en 1729, enfin, au moment où le clocher a été surhaussé par l’ingénieur Jean Barrelier de Bitry, pour servir d’amer.
Durement éprouvée par les bombardements de la dernière guerre mondiale, qui ont anéanti ses toitures et son mobilier d’origine, l’église – qui est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1928 – a été vigoureusement restaurée dans les années 1950, ce qui lui a permis de retrouver ses voûtes et son orientation d’origine. Malgré tout ce qu’il a eu à subir, cet édifice a sans doute encore bien des secrets à nous révéler, comme le suggère un texte de 1777 signalant la découverte des vestiges d’un cloître, lors de travaux d’agrandissement du cimetière qui l’a entouré jusqu’au XIX° siècle.
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