Autrefois, le fond de la Grande Conche formait à cet endroit un creux encombré de sables vaseux devenu, au fil du temps, un dépotoir malsain, impropre à la baignade. Dans le cadre du développement de la station balnéaire dans les années 1850, le lieu fut remblayé et transformé en un square planté d’ormeaux. Bordant la mer, agrémenté par la suite d’un kiosque à musique et de jardins à la française, le Square Botton, avec ses galeries de boutiques, devint une des promenades les plus fréquentées de Royan avant-guerre. Comme le boulevard qui lui faisait suite, il portait le nom d’Auguste Botton, ingénieur des Ponts et Chaussées à Royan de 1843 à 1865, auteur d’une œuvre remarquable, responsable notamment de l’aménagement du port et de ses abords et de la création des forêts de pins de Pontaillac et du Parc.
C’est à cet emplacement qu’est édifié, à la Reconstruction, le nouveau casino.
Signé par les architectes Claude Ferret, Adrien Courtois et Pierre Marmouget, le Casino Municipal, inauguré en 1960, fermait la grande courbe du Front de Mer, à la jonction entre le port et la plage. Inspiré de l’architecture brésilienne et paré de couleurs vives, il s’organisait autour d’une rotonde vitrée dont l’entrée principale était soulignée par un auvent. La rotonde donnait accès aux salles de théâtre et de cinéma, aux jeux et au restaurant. Les multiples façades et accès, les escaliers extérieurs et jardins séparés par des claustras colorés, le toit terrasse contribuaient à « démultiplier la sensation d’espace » (Cl. Ferret).
Entièrement vitrée, la rotonde était le cœur du casino, lieu de passage, de rencontres, de flânerie, salle des jeux pendant quelques années, salle des fêtes et dancing, elle accueillait aussi le Bar de la Rotonde. Les poutres du plafond étaient peintes de couleurs vives, jaune, rouge et bleu. Les vitrines publicitaires offraient des espaces d’exposition aux commerçants royannais.
Partant de la rotonde, on voit à gauche, vers les bâtiments du Front de Mer, le toit de la salle de spectacle puis le toit circulaire du petit théâtre. L’aile qui prolonge le bâtiment vers la droite, côté port, comprend notamment un bowling et le bar restaurant « le Grand Pavois », rendez-vous incontournable des Royannais jusqu’à la démolition du casino en 1985. L’aile qui ceinturait l’édifice, face aux bâtiments du Front de Mer, abritait l’administration et les logements de fonction, les loges et la régie.
Prétextant la vétusté du bâtiment, la municipalité engagea la destruction du Casino Municipal en décembre 1985, erreur irréparable pour beaucoup, eu égard à l’importance architecturale d’un tel monument. A sa place était prévue la construction d’une tour de 58 mètres de haut, dessinée par l’architecte Olivier-Clément Cacoub, comprenant un hôtel, des appartements et un centre de revitalisation. Ce projet devint un enjeu de la campagne municipale de 1989 qui opposait le maire sortant, Jean-Noël de Lipkowski , et son adjoint aux Finances, Philippe Most. Ce dernier proposait un projet concurrent, le « Forum de la Mer » avec aquarium, musée de l’huître et amphithéâtre.
Son élection signa l’abandon du projet Cacoub mais le Forum de la Mer ne vit pas plus le jour. Le lieu resta un terrain vague « de luxe » jusqu’à la création d’un espace paysager, les « Jardins de la Mer », et la construction de la base nautique, siège de la Société des Régates, inaugurée en 1996.
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